JEAN MOREAU

Transformer nos déchets en ressource.

Fervents défenseurs de la lutte contre le gaspillage alimentaire, Jean Moreau et son associé, Baptiste Corval, y consacrent depuis 4 ans toute leur énergie. En 2015, ils fondent Phenix, une start-up qui révolutionne la notion de déchets en proposant un système de redistribution garant d’une économie circulaire limitant notre impact environnemental tout en créant de nombreux emplois. Lors de sa création, Phénix s’attache tout d’abord à trouver une solution pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans la distribution. Depuis, l’entreprise a élargi son scope d’intervention et propose des solutions visant à remettre également des produits de bricolage et pourquoi pas à d’autres types de bien… Aujourd’hui Phenix compte plus de 100 salariés et a même déployé un réseau d’épiceries Nous, dédié à la remise en distribution de produits invendus via des structures de proximité.

Aujourd’hui Les Grandes Idées lui donnent la parole pour entrer dans l’univers du réemploi, où le déchet est une ressource. Il nous explique le fonctionnement de Phénix et la lutte contre le gaspillage.

Bonjour Jean,

 

Phenix propose une solution pour lutter contre le gaspillage à différents types de structures. Comment celle-ci se concrétise-t-elle en termes d’organisation, de gestion du stock, de redistribution… ?

 

Concrètement, Phenix a imaginé 4 alternatives à la poubelle pour arriver au #zérodéchet alimentaire :

1. L’appli mobile Phenix grand public, pour permettre aux consommateurs de racheter des paniers d’invendus à prix réduit

 

2. Le don aux associations d’aide alimentaire, afin de donner une deuxième vie solidaire aux invendus via une plateforme numérique

 

3. Le don pour l’alimentation animale (fermes, parcs animaliers…), pour les invendus et les restes qui ne sont plus consommables par l’homme

 

4. Le compost et la méthanisation pour le reste (épluchures, déchets organiques…)

Si les avantages perçus aux deux extrémités de la chaîne semblent évidents, le zéro déchet est-il atteignable selon vous ?

 

Oui, aujourd’hui nous accompagnons 17 magasins « Zéro Déchet Alimentaire » en France. C’est-à-dire que ces magasins valorisent tous leurs invendus alimentaires et que leurs poubelles de biodéchets sont désormais vides. Notre objectif est donc de mettre en place une économie circulaire avec des solutions adaptées et locales pour chaque magasin. Phenix a décidé de prendre les choses en main car aujourd’hui il n’existe ni label ni certification : tout repose donc sur une démarche volontaire du point de vente et sur nos équipes ultra motivées !

 

Aujourd’hui, nos 150 coachs anti-gaspi sont engagés et déterminés à en découdre avec les déchets alimentaires de leurs régions. Ces derniers s’occupent de la formation des équipes en interne, de la mise en place de nos solutions digitales (appli et plateforme) et du suivi régulier des performances de nos magasins partenaires.

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En cinq ans, nous sommes passés de 0 à 150 employés, avec un chiffre d’affaires de 13 millions fin 2019 et une levée de fonds de 15 millions il y a maintenant douze mois. Phenix montre ainsi qu’une autre manière de faire du business est possible en conjuguant équitablement respect de l’environnement et développement économique.

Phenix a maintenant cinq ans, est installée dans une vingtaine de villes en France, et en Europe, et vise à s’étendre plus loin à l’international : comment percevez-vous ce développement rapide ?

 

En cinq ans, nous sommes passés de 0 à 150 employés, avec un chiffre d’affaires de 13 millions fin 2019 et une levée de fonds de 15 millions il y a maintenant douze mois. Phenix montre ainsi qu’une autre manière de faire du business est possible en conjuguant équitablement respect de l’environnement et développement économique.

 

Phenix s’inscrit dans la mouvance de la Tech For Good et montre par l’exemple qu’il est possible de mettre l’impact social et environnemental de l’entreprise au cœur de l’innovation technologique, sans pour autant faire une croix sur la croissance économique et l’ambition.

Pensez-vous que l’éveil des consciences et la lutte anti-gaspillage sont les mêmes sur chacun de ces territoires ?

 

Notre empreinte géographique nationale nous montre que la dynamique est enclenchée à peu près partout en France, mais qu’il y a malgré tout des terreaux plus fertiles que d’autres. Chez Phenix la région Bretagne fonctionne par exemple très bien. A l’inverse des zones comme les Hauts de France ou PACA s’avèrent plus compliquées.

 

Quels sont les prochains projets de Phenix ?

 

Les prochains projets de Phenix visent l’international, porter notre large gamme de services Zéro Déchet au niveau européen, pour construire la première licorne de l’impact !

Ainsi, nous souhaitons développer nos filiales européennes, conserver notre longueur d’avance en tant que pionnier sur le marché, et booster nos solutions innovantes en dehors des frontières françaises. L’objectif est de devenir LA référence européenne en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire.

 

 

 

Merci Jean !