
Margaux Zekri
Avec Margaux Zekri
Apporter à tous une alimentation plus juste et de qualité grâce aux dons alimentaires
Margaux Zekri est à l’origine de l’association Miam’Up, une solution qui permet aux acteurs de la restauration collective de donner facilement leurs excédents au profit d’associations d’aide aux plus démunis. L’association propose une plateforme numérique de dons conforme à la réglementation spécifique du secteur, un système de consigne qui lève les freins liés au conditionnement des plats, ainsi qu’un service de collecte et de livraison souple et mobile pour faciliter la redistribution.
Le gaspillage alimentaire dans nos cantines équivaut à 3,8 milliards de repas par an en France, un chiffre qui illustre l’ampleur du problème abordé. Un seul exemple suffit à illustrer l’impact potentiel de Miam’up : un lycée moyen gaspille plus de 24 tonnes de nourriture par an, soit l’équivalent de 40 000 repas, pour un coût moyen de 70 000 € par an, selon l’Ademe.
Bonjour Margaux,
En quoi consiste précisément Miam’up et comment fonctionne votre plateforme numérique de lutte contre le gaspillage alimentaire ?
Miam’up est une association loi 1901 que nous avons créée en avril 2022, avec l’objectif d’aider les associations d’aide alimentaire à approvisionner les personnes qu’elles accompagnent avec des plats plus qualitatifs et complémentaires.
Nous avons choisi de nous concentrer sur la restauration collective : cantines scolaires, restaurants d’entreprise, établissements médico-sociaux. Ces structures sont soumises à de nouvelles réglementations pour améliorer la qualité des repas servis, mais elles génèrent aussi du gaspillage alimentaire, souvent lié à des aléas comme l’absentéisme. Or, mettre en place une solution de dons reste complexe pour elles.
Aussi, nous avons développé une solution adaptée reposant sur une plateforme numérique. Elle permet aux équipes de restauration de déclarer leurs excédents de production alimentaire via des champs obligatoires qui assurent le respect des réglementations sanitaires et la traçabilité. Les associations peuvent ensuite commander en fonction de leurs besoins.
Nous organisons ensuite toute la logistique de collecte et de livraison, en cherchant à minimiser l’empreinte carbone : véhicules électriques en périphérie, vélos-cargos en centre-ville. Tous nos véhicules sont équipés pour garantir le respect de la chaîne du froid.

Comment travaillez-vous avec les établissements de restauration pour mettre en place votre solution ?
Nous commençons par convaincre des sociétés de restauration collective et les collectivités (pour les lycées, collèges, écoles) d’intégrer leur restaurant dans la démarche.
Une fois les structures engagées, nous réalisons une étude d’implantation : un membre de Miam’up passe une demi-journée dans l’établissement, observe les pratiques, échange avec les équipes et identifie les contraintes logistiques ou sanitaires. Cela nous permet de proposer un plan d’action sur mesure.
Avant les premières collectes, nous formons les équipes à l’utilisation de la plateforme. Pour les premiers dons, un membre de l’association est présent afin de les accompagner pas à pas. Ensuite, les collectes et livraisons peuvent débuter en autonomie.
Quel est l’impact environnemental de votre approche ?
Notre solution a un impact environnemental direct en réduisant le gaspillage alimentaire, qui contribue fortement aux émissions de gaz à effet de serre, en donnant une seconde vie aux excédents.
Nous avons aussi pensé la logistique pour qu’elle génère le moins d’impact possible : toutes les tournées sont effectuées en mobilité douce. Enfin, nous avons mis en place un système de contenants consignés et réutilisables, qui permet d’éviter le recours aux emballages jetables. C’est une démarche solidaire, anti-gaspillage et zéro déchet.
Envisagez-vous d’élargir la sphère d’intervention de Miam’up à l’avenir ?
Oui. Nous avons développé notre action à Toulouse, avec des sociétés de restauration collective privées et des collectivités comme la Région Occitanie (cantines des lycées). Les associations d’aide alimentaire nous ont confirmé que les repas livrés étaient bons, diversifiés, de qualité, et qu’ils répondaient à l’enjeu d’offrir une alimentation plus saine et variée aux personnes en situation de précarité.


Forts de ces résultats, nous avons lancé une première antenne à Montpellier, une deuxième est en cours de création à Lyon. Notre objectif est d’essaimer à l’échelle nationale, avec une implantation dans dix grandes villes françaises d’ici trois ans.
Comment particuliers et entreprises peuvent soutenir Miam’up ?
Les particuliers peuvent jouer un rôle d’ambassadeurs. Par exemple, les parents d’élèves peuvent sensibiliser les cantines scolaires à notre démarche. Les salariés peuvent relayer l’initiative auprès de leur CSE (Comité Social et Economique) pour inciter leur restaurant d’entreprise à nous rejoindre.
Les structures qui disposent d’un service de restauration collective peuvent directement intégrer leur restaurant dans notre dispositif. Celles qui n’en ont pas peuvent nous soutenir autrement : via le financement (essentiel pour développer nos antennes), via des dons matériels (véhicules électriques, vélos-cargos), ou encore via du mécénat de compétences sur des enjeux stratégiques (communication, logistique, développement).
Ces soutiens sont essentiels pour nous permettre de développer notre impact et de proposer une alimentation de qualité aux personnes en situation de précarité.
Merci pour ces réponses !